Le Burn-out : quand l’adapation au stress n’est plus possible

J’ai eu l’honneur et le grand plaisir d’écrire l’article d’introduction sur le thème du Biocontact de décembre le Burn Out. Ce journal est disponible gratuitement dans les magasins biologiques.

N’hésitez pas à vous le procurer !

Je vous partage cet article si vous n’avez pas la possibilité de le lire.

Le burn-out, maintenant précédé du burn-in, est devenu un mal universel dans un monde où tout s’accélère et dans lequel nous devons être performant à chaque étape de notre vie. Ce terme, souvent galvaudé, est un sujet préoccupant. Alors de quoi parle t-on précisément quand on évoque le Burn Out ?

Les mots « stress » et « burn-out » font désormais partis de notre quotidien ou celui de nos proches. Nous subissons un environnement bruyant, pollué, agité en permanence avec des contraintes et des obligations de plus en plus nombreuses, auxquelles nous devons répondre en temps réel en raison d’internet ou des réseaux sociaux. Nous sommes sursollicités et devons être joignables constamment, sans la possibilité de laisser de répit à notre cerveau qui sature d’informations. Notre capacité d’adaptation diminue, s’épuise et s’effondre.

Burn Out : de quoi s’agit-il ?

Le burn-out est un « syndrome d’épuisement professionnel », ou SEP, qui fait suite à un surmenage chronique, plus ou moins long.

Il s’étend de nos jours à la sphère familiale pour les parents débordés, souvent les mères, mais aussi à celle des études pour les étudiants sous pression.

Ce concept est apparu dans les années 1970 avec le psychanalyste Herbert Freudenberger dans son ouvrage «Burnout : The High cost of High Achievement » (L’épuisement professionnel, la brûlure interne – Editions Morin 1998). On parle de « brûlure interne » pour exprimer le « petit feu qui consume » sans que l’on s’en rende compte avant de provoquer l’implosion.

Même s’il est surtout l’identité du XXIème siècle, l’épuisement au travail a déjà été identifié par le médecin Samuel Tissot en 1770 puis porte le nom de « fatigue industrielle » vers 1920.

Dans les années 2000, la médiatisation des salariés japonais morts en raison d’un surmenage au travail ou le suicide des salariés chez Renault ou France Télécom illustrent de façon dramatique ce sujet.

Nous avons tous à l’esprit ce récent fait divers du suicide sur son lieu de travail de Christine Renon, directrice d’école en Seine Saint Denis.

Cette maladie dont la réalité remet en question l’organisation de notre société, le système de management au travail et son environnement, est loin d’être imaginaire. Elle concerne aussi de plus en plus les mères de famille et les étudiants.

Tout le monde est-il concerné ?

Selon une étude réalisée il y a 10 ans par Ipsos, 32% des Français sont sujets au stress dans leur vie professionnelle avec une prédominance chez les femmes (53%). La tranche d’âge la plus concernée correspond aux 35-55 ans.

Même si la vie professionnelle est la principale source de stress, l’environnement et les relations sociales et affectives y participent également.

On peut aussi observer des disparités touchées par le burn-out parmi les catégories socio-professionnelles selon une étude réalisée en 2014 par Technologia :

  • 24% chez les agriculteurs
  • 20% chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprises
  • 19% chez les cadres
  • 13% chez les professions intermédiaires
  • 10% chez les employés
  • 7% chez les ouvriers

A noté que l’on est autant stressé en ville qu’à la campagne et qu’une montée inquiétante concerne les jeunes avec une augmentation de consommation d’excitants dont l’alcool ou les drogues.

Du stress au Burn Out 4 phases à reconnaître :

Le stress est essentiel à la vie et la survie « L’absence totale de stress, c’est la mort » dira souvent Hans Selye. C’est donc notre capacité d’adaptation qui est en jeu et qui, en fonction du contexte, des pressions et des prédispositions, obéit à un mécanisme graduel en 4 phases :

  • 1ère phase : l’enthousiasme

La motivation et l’enthousiasme génèrent une énergie positive et dynamisante chez le salarié qui accepte les contraintes de son travail et maintient son équilibre.

  • 2ème phase : le sur-engagement

Lors de cette phase d’alerte, le temps passé au travail prend le pas sur la vie personnelle avec une diminution des temps de loisirs et de la vie personnelle. L’absence de déconnexion induit les premiers signes de fatigue ou manque de sommeil et ceux-ci sont ignorés. On peut aussi parler « d’addiction au travail ».

  • 3ème phase : l’acharnement

La notion de plaisir au travail diminue voire disparaît avec l’apparition d’un stress chronique et le sentiment d’être surmené, noyé dans les nombreuses tâches à gérer. L’agressivité, l’impatience et le cynisme se manifestent alors, aussi bien sur le lieu de travail que dans la vie privée. On parle alors de désocialisation.

Cette phase de résistance peut durer des mois selon les individus.

  • 4ème phase : l’épuisement

« Je suis épuisé », « je vais craquer ».

Cette dernière étape se caractérise par un effondrement de l’organisme. Cette phase peut être brutale et la personne craque d’un coup ou se manifester en 2 étapes :

Le burn-in : épuisement psychique ou dépression

Le burn-out : épuisement psychique, émotionnel et physique

La perte d’intérêt, la dévalorisation et le découragement s’associent à une incapacité au travail. C’est à ce niveau que le risque suicidaire est majeur.

Les signes qui doivent alerter

Les symptômes sont nombreux et disparates car ils atteignent en priorité le système le plus faible de chacun.

On ne doit jamais sous estimer l’arrivée des premiers signes mais entendre ces alertes. C’est le rôle du monde médical et professionnel, des thérapeutes, mais aussi de l’entourage familiale ou amical. Selon les personnalités certains n’oseront pas se confier ni alerter l’entourage par crainte de perdre leur travail ou d’avouer leurs « vulnérabilités ».

Voici une liste non exhaustive des principaux signes d’un burn out. Ils peuvent avoir lieu au niveau :

  • Digestif : ulcère à l’estomac, crampe, spasmes, syndrome du colon irritable
  • Articulaire et musculaire : lombalgie, cervicalgies, tendinites
  • Cognitif et nerveux : perte de mémoire et concentration, confusion mentale, trouble du sommeil, irritabilité, nervosité, mental toujours en éveil, migraine, vertige, fatigue chronique, trouble de l’humeur avec intolérance aux frustrations, dépression
  • Cardiovasculaire : arythmie, hypertension, malaise cardiaque voire AVC
  • Cutané et phanère : eczéma, psoriasis, acné, perte de cheveux ou pelade
  • Hormonal : diabète, obésité ou maigreur, syndrome pré menstruel, troubles de la thyroïde, perturbation des fonctions sexuelles
  • Respiratoire : allergie, hypoxie
  • Émotionnel : hypersensibilité au bruits, aux odeurs, à la lumière, aux ondes, diminution de l’estime de soi, boulimie, prises d’excitants, addictions
  • Immunitaire : sensibilité aux infections, allergie…

Quel est le mécanisme du burn-out ?

Au niveau biologique, les glandes surrénales, qui sont au centre de la résistance au stress, vont adapter la réponse de l’organisme à celui-ci.

En phase de stress aigu d’alarme, l’activation du système sympathique va procoquer la libéreration de l’adrénaline par les surrénales. Le taux de cortisol augmente dans le sang pour libérer du glucose, principale source d’énergie.

Ce mécanisme utilise un taux élevé de magnésium, zinc et taurine.

La phase de résistance met en jeu une augmentation de cortisol, DHEA (hormone stéroïde secrétée par les surrénales) et de radicaux libres. La synthèse de sérotonine augmente aussi pour neutraliser l’effet des agents stressants mais la production s’épuise conduisant à des comportements alimentaires addictifs ou des changements d’humeur.

Parallèlement sous l’action du cortisol, le magnésium chute et le calcium passe au niveau des neurones, provoquant ainsi des troubles de la concentration et mémoire.

La dopamine, notre stater matinal impliquée dans la motivation et le plaisir, commence lentement à chuter provoquant une fatigue et une difficulté à se mettre « en route ».

L’insuline, augmentée sous l’action du cortisol, diminue la sensibilité des récepteurs avec un risque sur le long terme de prédiabète ou surpoids.

Enfin, la phase d’épuisement correspond à l’effondrement du cortisol, de la DHEA, de la dopamine et sérotonine. L’anxiété est à son maximum avec une incapacité physique à l’action. La désorganisation biologique est totale.

Les solutions médicales

Les Français remportent le triste record mondial de consommation de psychotropes.

Tous ces traitements fréquemment prescrits ne solutionnent en rien les causes du stress mais en neutralisent les symptômes. Pris sur une longue durée, les effets secondaires restent préoccupants pour la santé. La plupart sont mentionnés sur la notice qu’il faut lire attentivement.

Paradoxalement, ce sont des substances qui désinhibent et permettent ainsi de passer plus facilement à l’acte suicidaire, plus élevé en France que dans le reste de l’Europe.

Au niveau comportemental, la violence, l’agressivité, les pensées morbides font partie des risques. De même, l’arrêt de ces traitements doit être encadré médicalement pour éviter des troubles liés à la dépendance. A noter également, les effets hépatotoxiques.

En résumé, les psychotropes doivent s’adresser aux cas sévères pour lesquels les solutions naturelles ont été inefficaces.

Les stratégies naturelles en préventif

Heureusement de nombreuses solutions existent et émergent au sein même des entreprises avec la notion de « bien-être au travail ». Certaines initiatives innovantes permettent aux salariés de profiter du télétravail, de salle de repos, de massages, de pratiquer du sport, de favoriser des rapports sociaux plus humanisés et de porter une attention toute nouvelle sur la qualité alimentaire des cantines d’entreprises.

Pour ceux qui malheureusement ont un contexte professionnel classique, il existe des outils simples et efficaces pour prévenir le stress et permettre de se reconnecter à ses ressentis émotionnels et corporels.

Tout d’abord grâce aux bourgeons de plantes (figuier, tilleul, aubépine), aux plantes (mélisse, angélique, passiflore, aubépine, valériane, houblon), aux élixirs floraux dont le Rescue, aux algues (spiruline ou klamath), aux huiles essentielles (lavande, marjolaine, camomille, orange douce).

On peut aussi faire appel à des associations comme l’AFBO (Association France Burn-Out à Paris) ou visiter le site Souffrance & Travail (https://www.souffrance-et-travail.com/ ).

Enfin, l’utilisation du corps par l’activité physique élimine les tensions nerveuses :

  • Remise en mouvement en contact avec la nature : marche, marche rapide, course alternée (3 minutes de course et 5 minutes de marche en fonction de la fatigue), vélo…
  • Relâchement des tensions par le chant, la danse, le jardinage, le contact avec les animaux
  • Le plaisir des sens au quotidien : écouter de la musique, se faire masser, aller à une terrasse de café, partager un moment entre amis, aller au cinéma, prendre un bain, rire et retrouver le sens de l’humour
  • Respirer : avec la cohérence cardiaque, la relaxation, le yoga ou avec une huile essentielle
  • Vivre l’instant présent grâce à la méditation ou la sonothérapie
  • Déconnecter le mental en faisant la séparation des tâches professionnelles et personnelle : avoir 2 agendas ou arrêter son téléphone professionnel
  • S’organiser : c’est un gain de temps, d’énergie et de sérénité
  • Déléguer et apprendre à dire non avec diplomatie
  • Prendre soin de soi : apparence physique, environnement, santé
  • Manger une nourriture vivante et équilibrée de type chrono-nutrition pour favoriser la synchronisation de l’horloge biologique et harmoniser la sécrétion des neurotransmetteurs.
  • Se faire aider par la naturopathie, reiki, EFT, PNL, ostéopathie ou hypnose
  • Éviter le soir, les mauvaises ondes électromagnétiques (ordinateurs – tablette – téléphone portable) qui perturbent l’horloge biologique et la sécrétion de mélatonine, utile au sommeil.

Les stratégies naturelles en curatif

En cas de burn-out avéré, il faut agir rapidement en 4 axes :

  • Combler les carences et favoriser la détente : oméga 3, magnésium, vitamines B pour synthétiser le Gaba et la sérotonine, protéolisats de poissons, griffonia, reishi et cordyceps champignons ayant un large pouvoir de régénération, L-théanine extraite du thé pour réguler les neurotransmetteurs et favoriser la régénération des neurones
  • Régénérer avec les plantes adaptogènes pour ne pas épuiser davantage les dernières ressources : Astragale, Schisandra, Eleuthérocoque, Rhodiole, Ashwagandha
  • Apporter de l’énergie : avec le coenzyme Q10 pour sortir de l’hypoxie et la vitamine C
  • Se reposer !

En conclusion, le burn-out nous concerne tous. Notre société est capable du pire comme du meilleur mais la prise de conscience est avant tout personnelle et l’on se doit d’être à l’écoute de son corps en dédramatisant les événements, en accordant une pause nécessaire à sa performance.

Les techniques de bien-être sont utiles et nombreuses pour éviter de brûler intérieurement.

Je vous souhaite une bonne santé en ce mois de décembre

Corinne Allioux Goldfarbe